À L’ouest, toujours à l’ouest !

Du haut de son toit perché, impassible le coq ne tremble pas, à l’ouest remontant de l’Océan les nuages noirs s’amoncellent et recouvrant le ciel qui se noircit sous les bourrasques de vent, à grand pas la pluie arrive. Il ne bouge pas. Rien n’y fait, pas même les trombes d’eau. Puis le temps passe, la voûte céleste à ce moment était toute assombrie, on voit se dessiner la forme des nuages. Un peu plus tard apparaît parmi cette nébulosité, un bout de ciel bleu azuré « pour faire la culotte à Saint-Joseph, nous voila sauvés »(¹), le soleil va revenir en force.
En effet quelque temps plus tard, sans tambours ni trompettes, le voilà qui à nouveau caresse doucement notre campagne, laissant des perles de pluie sur toute la végétation heureuse de se sécher d’une douce brise, presque à croire que l’on va pouvoir bronzer à nouveau.
Puis tout ce monde s’éveille après ce long passage humide et triste, les papillons s’en donnent à cœur joie. Décrivant dans le ciel des grands cercles, les oiseaux le traversent de part en part, devenu presque bleu. Seuls quelques nuages subsistent encore. Et lorsqu’il aura fini sa journée il n’est pas improbable que nous ayons droit à un beau coucher de soleil.

¹ [Expression de chez nous, pour dire que le bleu de travail de Saint-Joseph, (saint patron des charpentiers) était de cette couleur]